Ce que vous auriez dû voir le 24 janvier

Antigonick (Anne Carson)

Groupe Divirsioni (Bastia)

Antigonick donne à entendre les « cris » d’une femme qui 5 souhaite passionnément mourir après le décès de son frère. Dans cette version de 2012, Anne Carson assume marcher sur
les traces de tous les écrivains qui se sont penchés sur le célèbre mythe. Le Chœur s’adresse à la fille d’Œdipe : « Souviens-toi comment Brecht t’avait représentée pendant toute la pièce / une porte attachée à ton dos. » Antigone est tragique aussi parce qu’elle a conscience d’être un personnage, presque un cliché de théâtre.

 

« C’est un texte prophétique, qui met en scène, à travers le personnage de Créon, un dirigeant ultra-autoritaire et bouffon, plus grotesque encore que dans toutes les versions passées d’Antigone, et on ne peut pas s’empêcher de penser en lisant Antigonick à tous les nouveaux visages de la politique autoritaire et clownesque (Trump, Salvini, Macron, Bolsonaro, etc), comme si Anne Carson avait pressenti, avant tout le monde, leur apparition. Surtout, jamais une Antigone n’a été aussi vraie, aussi déchirante et aussi déterminée que celle d’Anne Carson. Jamais sa révolte et sa mélancolie n’ont semblé aussi justes. » Edouard Louis, traducteur.

 

Avec : Santa Bachini, Lola Bergoin-Graziani, Martine Beroud, Clément Carvin , Paule Combette, Mélanie Dall’Aglio, Philippe Descamps, Muriel Dubois, Candice Moracchini, Caroline Pount.
Direction des choeurs : Celia Picciocchi
Lumières : Sylvaine Comsa
Mise en scène : Catherine Graziani